Third Conference on Climate Change and Development in Africa (CCDA-III)

21-23 Oct, Addis Ababa, Ethiopia

Economic Commission for Africa
Africa Union Commission
Africa Development Bank

 

L’Afrique doit cesser d’être le laboratoire des autres, selon le Centre africain des politiques en matière de climat

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - "L’Afrique doit cesser d’être le laboratoire des autres", a déclaré ce mercredi à Addis-Abeba, Dr Fatima Denton, coordonnatrice du Centre africain des politiques en matière de climat (CAPC), en marge de la troisième conférence sur les changements climatiques et le développement de l’Afrique (CCDA-III).

Dans une interview avec la PANA en marge de cette conférence dont le thème porte sur "L’Afrique en croissance : les opportunités offertes par les changements climatiques peuvent-elles engager le continent dans un développement transformatif ?", Mme Denton a déclaré: "il faut cesser d’utiliser l’Afrique comme une sorte de laboratoire !".

"Il est temps qu’on essaie de s’approprier la recherche d’une façon très concrète en utilisant nos scientifiques parce que nos scientifiques sont là et on a besoin d’opportunités pour mettre en œuvre leurs compétences", souligne-t-elle.

Parlant du manque de moyens, Mme Denton déplore que "les chercheurs n’aient parfois les moyens que parce qu’il y a un projet qui vient et leur donne les moyens, juste pour une période à court terme".

Elle invite les gouvernements à investir dans l’infrastructure de la recherche. "Sans investissement dans la recherche, on n’aura pas cet aspect de pérennisation qu’on cherche et la recherche sera toujours dictée par des personnes qui ont un certain agenda ou qui viennent parce qu’ils veulent voir certains aspects de telles ou telles choses réalisées", a-t-elle fait remarquer, ajoutant qu’ "on ne peut pas être toujours là pour faire le travail que les autres ne peuvent pas faire".

"Je crois que cela devrait déjà commencer par un investissement national, une sorte de conscientisation par rapport à nos gouvernements pour qu’ils voient comment investir davantage dans la recherche pour permettre à nos scientifiques de s’approprier ce problème et de l’utiliser à leur avantage", a-t-elle soutenu.

Pour conclure, Mme Denton soutient qu’il faut cibler la recherche afin que ses résultats puissent impacter les populations dans le milieu rural.

Organisée sous les auspices du Programme sur le climat et le développement en Afrique (ClimDev-Afrique), créé conjointement par la Commission de l’Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), la rencontre offre aux acteurs-clé l'occasion de discuter du développement de l’Afrique et du changement climatique.

La rencontre qui prend fin ce jour a regroupé des experts, des responsables d’ONG, des ministres et quelques anciens présidents dont le Botswanais Festus Mogae.

La valeur des services climatologiques, le rôle des politiques en matière de climat dans la résilience aux impacts du changement climatique en Afrique, les options de financement du climat en Afrique, la question de l'économie verte dans le contexte africain et la place de l'Afrique dans les négociations internationales sur les changements climatiques sont quelques-uns des sous-thèmes au programme de cette rencontre.

Les deux conférences précédentes, CCDA-I et CCDA-II, tenues en 2011 et 2012, ont discuté de questions liées à l’avancement du savoir, des politiques et pratiques en matière de changement climatique et de développement.

Chacune a créé des espaces de dialogue qui ont permis d’attirer l’attention sur l’importance du changement climatique et ses effets sur le développement, ainsi que sur le lien entre les sciences, les politiques et la pratique.

Cette troisième rencontre met en évidence l’urgence d’intégrer le changement climatique dans la planification, la programmation et la mise en œuvre des politiques.

Pour les organisateurs, "le changement climatique est à la fois une menace et une opportunité".