Third Conference on Climate Change and Development in Africa (CCDA-III)

21-23 Oct, Addis Ababa, Ethiopia

Economic Commission for Africa
Africa Union Commission
Africa Development Bank

 

La CEA propose un plan sur le climat au service du développement de l'Afrique

Addis-Abeba, Ethiopie (PANA) - Le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), M. Carlos Lopes, propose à l’Afrique un plan sur le climat au service du développement afin que la voix du continent soit entendue lors des négociations sur le climat, annonce un communiqué de l’institution onusienne.

Structuré en six points, ce plan dévoilé par M. Lopes dans le cadre de la troisième Conférence sur les changements climatiques et le développement en Afrique démarrée lundi à Addis-Abeba, en vue de permettre à l’Afrique «de pouvoir affermir ses propres vus sur la façon de faire en sorte que ce soient les intérêts du continent qui priment sur les propositions d’autres régions du monde».

M. Lopes déclare que l'Afrique a les moyens de passer rapidement à un nouveau modèle techno-économique non polluant.

Se fondant sur les recherches de l’Institut de l'énergie de la Commission européenne, il indique que 0,3% de l’ensoleillement des déserts du Sahara et du Moyen-Orient pourrait satisfaire la totalité des besoins énergétiques de l'Europe.

La prise de conscience croissante de la dégradation de l’environnement et des changements climatiques a permis «l’émergence de nouvelles priorités de recherche et de conception, telles que les technologies énergétiques non polluantes, qui peuvent être développées rapidement», s’est félicité le secrétaire exécutif de la CEA, citant les cas de nombreux pays africains, tels que le Cap-Vert, le Kenya, l’Éthiopie, le Maroc ou l’Ouganda, qui investissent déjà dans les secteurs innovants des énergies renouvelables et non polluantes.

Il est désormais impératif que l'Afrique investisse davantage dans la climatologie, les services et la production de données de grande qualité afin de faciliter le développement de systèmes d'alerte précoce et de lancer des travaux de recherche qui font si cruellement défaut sur l’impact des changements climatiques, la vulnérabilité à ces changements et l'adaptation à leurs effets, ainsi que de bâtir une économie du savoir, a-t-il souligné.

M. Lopes suggère d’investir dans des mécanismes de participation concertée réunissant tous les acteurs-clef, en allant des climatologues aux chercheurs en sciences sociales, des économistes du développement aux décideurs, en passant par les entrepreneurs et les utilisateurs de l'information climatique notamment, afin d’améliorer les capacités institutionnelles et d’élaboration des politiques.

La quatrième proposition de M. Lopes porte sur les partenariats Sud-Sud car le partage systématique de données d’expérience et des enseignements tirés peut permettre aux pays qui sont exposés aux catastrophes et connaissent des difficultés similaires d’améliorer leurs réponses aux changements climatiques.

Ce faisant, les petits États insulaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, qui font face à des défis similaires, peuvent redoubler d’efforts pour surmonter ces défis et instaurer une coopération Sud-Sud à cet effet et pour mettre au point des solutions leur permettant de s’affranchir des vulnérabilités actuelles et de s’ouvrir de nouvelles perspectives.

Cinquièmement, souligne-t-il, il faut mettre à contribution l’agriculture africaine.

L’augmentation de la population et la demande sans cesse croissante de produits alimentaires sur le continent rendent vital l’investissement dans ce secteur.

Il est aussi indispensable d’investir dans les technologies de production, l’innovation, l’utilisation efficace de l’eau et la gestion durable des terres, a-t-il ajouté.

« Les exportations agricoles du continent restent encore dominées par des produits de base sans grande valeur ajoutée. La mobilisation des capacités du secteur privé pour un investissement massif dans l’agro-industrie permettrait de créer des emplois et de diversifier les produits d'exportation. Libérer le fort effet multiplicateur du secteur dans l'économie contribuerait davantage à augmenter les revenus et à réduire la pauvreté», a-t-il proposé.

Pour le secrétaire exécutif de la CEA, le tourisme est un secteur pouvant aider au développement durable de l’Afrique et l'intensification des investissements dans l’écotourisme pourrait atténuer l’impact du tourisme sur l’environnement.

La troisième Conférence sur les changements climatiques et le développement de l’Afrique (CCDA-III), qui prend fin ce mercredi, a pour thème : « L’Afrique en croissance: les opportunités offertes par les changements climatiques peuvent-elles engager le continent dans un développement transformatif ?».